Aucun homme ne t’a défendue
Linda Maria Baros
Les hommes qui te rencontrent perdent toujours du poids.
Aucun homme ne ta défendue et ceux qui ont essayé
en cachette, tu les as coupés en deux, à l'épée,
jusqu'à la taille.
Aucun homme ne t'a défendue et ceux qui ont essayé
de chasser les hérons scélérats de tes seins
avec leur langue ont oublié que tout phallus expiré
croit que les seins des femmes émettent
une lumière intermittente.
Aucun homme ne ta défendue et ceux
qui se sont élancés comme des free-runners acharnés
d'une hanche sur l'autre, tu les as renvoyés.
Après des inconvénients des limites des remèdes,
tu les as renvoyés à la forge usée à travers laquelle
ils étaient déjà passés autrefois. Aucun homme
ne t'a défendue, n'a compris d'où venait
ton pas léger qui répandait tant de tristesse
sur la nuque épaisse des traqueurs. Aucun homme
ne t'a défendue et ceux qui ont essayé,
en revêtant l'uniforme par-dessous la peau,
t'ont demandé de leur faire une place
dans ton corps ingénu.
Et ton corps aurait dit les revêtir tout comme une pomme
tendre revêt, sans le savoir, les vers.
Aucun homme ne ta défendue et ceux qui ont essayé
se sont soudain cachés dans les vestiaires des nageuses.
Ils se sont éparpillés dans des volutes féeriques,
en essayant de léviter encore et encore.
Aucun homme ne ta défendue et ceux qui ont essayé,
sous la lumière de ton fouet,
de leurs mots paralysés, se marchaient dessus,
comme l’éléphant sur la trompe,
et s'écroulaient dans le lit. Toi, seule, tu levais le front
et regardais vers le crépuscule, vers le ciel
bien vascularisé.
Aucun homme ne t'a défendue. Comme si
quelques-uns parmi eux étaient de jeunes garçons
qui s'attardent toujours dans les urinoirs.
Et les autres, quelques vieux loups de mer qui attendent
que les vents les brouillards les sirènes
allument le feu de saint Elm, comme autrefois,
au sommet des mâts. Aucun homme ne t'a défendue
et à ceux qui t'ont regardée, dans leur inconscience, à travers
la brume de la vocation éjaculatoire,
tu leur as dit d'une voix tonnante qu'aucun homme
ne t'avait défendue.
Qu'ils s'étaient tous étendus dans le lit noir du sens,
aveuglés et infibulés comme devant
les filles excisées de l'Afrique.
Et aucun homme ne ta défendue et ceux qui ont essayé
l'imploraient la nuit et pleuraient longuement,
aux éclats, sur l'ogive de ton pelvis. Sur sa texture rose,
de chrysobéryl. Et toi tu leur disais
que pendant ce temps, dans le parc à l'anglaise
de derrière l'asile, la fille du jardinier creusait
la poitrine de ton amant avec ses seins.
Tu leur disais qu'aucun homme ne t'avait défendue.
Et depuis aucun homme ne t’a défendue et n’a même pas
essayé. Parce que toi, tu caches ton eunuque
sous la peau, le cube vaginal pressurisé,
et les hommes qui te rencontrent perdent toujours du poids.
Aucun homme ne ta défendue et ceux qui ont essayé
en cachette, tu les as coupés en deux, à l'épée,
jusqu'à la taille.
Aucun homme ne t'a défendue et ceux qui ont essayé
de chasser les hérons scélérats de tes seins
avec leur langue ont oublié que tout phallus expiré
croit que les seins des femmes émettent
une lumière intermittente.
Aucun homme ne ta défendue et ceux
qui se sont élancés comme des free-runners acharnés
d'une hanche sur l'autre, tu les as renvoyés.
Après des inconvénients des limites des remèdes,
tu les as renvoyés à la forge usée à travers laquelle
ils étaient déjà passés autrefois. Aucun homme
ne t'a défendue, n'a compris d'où venait
ton pas léger qui répandait tant de tristesse
sur la nuque épaisse des traqueurs. Aucun homme
ne t'a défendue et ceux qui ont essayé,
en revêtant l'uniforme par-dessous la peau,
t'ont demandé de leur faire une place
dans ton corps ingénu.
Et ton corps aurait dit les revêtir tout comme une pomme
tendre revêt, sans le savoir, les vers.
Aucun homme ne ta défendue et ceux qui ont essayé
se sont soudain cachés dans les vestiaires des nageuses.
Ils se sont éparpillés dans des volutes féeriques,
en essayant de léviter encore et encore.
Aucun homme ne ta défendue et ceux qui ont essayé,
sous la lumière de ton fouet,
de leurs mots paralysés, se marchaient dessus,
comme l’éléphant sur la trompe,
et s'écroulaient dans le lit. Toi, seule, tu levais le front
et regardais vers le crépuscule, vers le ciel
bien vascularisé.
Aucun homme ne t'a défendue. Comme si
quelques-uns parmi eux étaient de jeunes garçons
qui s'attardent toujours dans les urinoirs.
Et les autres, quelques vieux loups de mer qui attendent
que les vents les brouillards les sirènes
allument le feu de saint Elm, comme autrefois,
au sommet des mâts. Aucun homme ne t'a défendue
et à ceux qui t'ont regardée, dans leur inconscience, à travers
la brume de la vocation éjaculatoire,
tu leur as dit d'une voix tonnante qu'aucun homme
ne t'avait défendue.
Qu'ils s'étaient tous étendus dans le lit noir du sens,
aveuglés et infibulés comme devant
les filles excisées de l'Afrique.
Et aucun homme ne ta défendue et ceux qui ont essayé
l'imploraient la nuit et pleuraient longuement,
aux éclats, sur l'ogive de ton pelvis. Sur sa texture rose,
de chrysobéryl. Et toi tu leur disais
que pendant ce temps, dans le parc à l'anglaise
de derrière l'asile, la fille du jardinier creusait
la poitrine de ton amant avec ses seins.
Tu leur disais qu'aucun homme ne t'avait défendue.
Et depuis aucun homme ne t’a défendue et n’a même pas
essayé. Parce que toi, tu caches ton eunuque
sous la peau, le cube vaginal pressurisé,
et les hommes qui te rencontrent perdent toujours du poids.