de La face nord de Juliau, six
Surjaune (Poème installe)
Nicolas Pesquès
Dans quelle couleur vit-on après les yeux ?
quand commence- t' elle ?
JAUNE ouvre un espace lecteur à notre attachement
une compression de semence, de colline, de peinture
on peut l'installer différemment dans de nouvelles phrases
...
si jaune est ainsi compacté, alors JAUNE est un dire
plusieurs verbes, plusieurs sensations
redevables d'une autre ressemblance, comme si on avait
introduit une lettre en plus dans l'alphabet.
Jaune vu et JAUNE lu
Une fois JAUNE prononcé, le poème devient impensable
réel.
On voit qu'on ne sait plus ce qu'on voit. On voit que ce
qu'on a voulu dans le bois de genêts est inappropriable.
Une induration aussi blessante que jouissive.
Un extrait, une non ressemblance incorporée.
Ne croyez pas que j'ai quitté la colline, ni rejoint un
miracle de langue.
Simplement, ce qui reste impossible est bien là ; la douleur
paraît extensible jusqu'à l'exprimable.
Non-décrite, non descriptible.
JAUNE en quelque sorte numérisé, d'une grande finesse aveugle.
...
jaune obstrué par sa splendeur.
Couleur d'amour sera contrariée.
Cela s'appelle, au présent, un effondrement dans la certitude.
JAUNE sur tombe.
Mon corps d'ailleurs, mes autres corps.
...
induisant facilement une sorte de négatif dans le paysage :
la tendresse d'une bête, une contrainte dans les arbres,
du vent noir.
Surjeté, surimprimé ; et en même temps socle.
Croire que cela suffit. Que la respiration est supprimée, que
l'écho de la talonnade est exécutoire.
Jaune non renié et NON-JAUNE accepté.
Un concours de circonstances. Un minimum vital.
...
Un minimum de silence
La loi décapitée.
tellement pauvre, tellement peu image.
...
JAUNE LOI à même les yeux, perforeuse d'espace,
élévatrice de colline, de corps regardant.
Une seule phrase pouvant, par infirmité, trouver sa durée,
s'occuper de la douleur.
Dans le paysage, JAUNE est l'additionnel, le coupeur et
l'approvisionneur de souffle, une marge de manœuvre pour
le bois de genêts.
C'est allumé, telle une perturbation
grâce à qui ce qui est perdu d'avance dans les mots et les images
revient à l'horizon, se dépose.
...
JAUNE pousse puissamment. Puissamment est une piste pour l'œil,
un phare à nuit.
On croit que, face à un paysage, les mots peuvent en fabriquer
une reproduction alors que c'est tout autre chose, et que l'assemblage
obtenu a la particularité d'être aussi difficilement vivable,
aussi peu édénique que le modèle.
...
Je voudrais qu'on puisse voir la phrase sortir du mur,
exporter son gouffre, lire le bois.
quand commence- t' elle ?
JAUNE ouvre un espace lecteur à notre attachement
une compression de semence, de colline, de peinture
on peut l'installer différemment dans de nouvelles phrases
...
si jaune est ainsi compacté, alors JAUNE est un dire
plusieurs verbes, plusieurs sensations
redevables d'une autre ressemblance, comme si on avait
introduit une lettre en plus dans l'alphabet.
Jaune vu et JAUNE lu
Une fois JAUNE prononcé, le poème devient impensable
réel.
On voit qu'on ne sait plus ce qu'on voit. On voit que ce
qu'on a voulu dans le bois de genêts est inappropriable.
Une induration aussi blessante que jouissive.
Un extrait, une non ressemblance incorporée.
Ne croyez pas que j'ai quitté la colline, ni rejoint un
miracle de langue.
Simplement, ce qui reste impossible est bien là ; la douleur
paraît extensible jusqu'à l'exprimable.
Non-décrite, non descriptible.
JAUNE en quelque sorte numérisé, d'une grande finesse aveugle.
...
jaune obstrué par sa splendeur.
Couleur d'amour sera contrariée.
Cela s'appelle, au présent, un effondrement dans la certitude.
JAUNE sur tombe.
Mon corps d'ailleurs, mes autres corps.
...
induisant facilement une sorte de négatif dans le paysage :
la tendresse d'une bête, une contrainte dans les arbres,
du vent noir.
Surjeté, surimprimé ; et en même temps socle.
Croire que cela suffit. Que la respiration est supprimée, que
l'écho de la talonnade est exécutoire.
Jaune non renié et NON-JAUNE accepté.
Un concours de circonstances. Un minimum vital.
...
Un minimum de silence
La loi décapitée.
tellement pauvre, tellement peu image.
...
JAUNE LOI à même les yeux, perforeuse d'espace,
élévatrice de colline, de corps regardant.
Une seule phrase pouvant, par infirmité, trouver sa durée,
s'occuper de la douleur.
Dans le paysage, JAUNE est l'additionnel, le coupeur et
l'approvisionneur de souffle, une marge de manœuvre pour
le bois de genêts.
C'est allumé, telle une perturbation
grâce à qui ce qui est perdu d'avance dans les mots et les images
revient à l'horizon, se dépose.
...
JAUNE pousse puissamment. Puissamment est une piste pour l'œil,
un phare à nuit.
On croit que, face à un paysage, les mots peuvent en fabriquer
une reproduction alors que c'est tout autre chose, et que l'assemblage
obtenu a la particularité d'être aussi difficilement vivable,
aussi peu édénique que le modèle.
...
Je voudrais qu'on puisse voir la phrase sortir du mur,
exporter son gouffre, lire le bois.