Le songe d’une nuit de Bagdad

Abdelfattah Kilito

Artwork by Shay Xie

« Nôtre est l’étoffe dont les rêves sont faits,
et notre petite vie est cernée de sommeil. »
—Shakespeare, La Tempête



L’un des contes les plus courts des Mille et Une Nuits s’intitule « Hikâyatu iflâsi rajulin min baghdâd » (« Histoire de la ruine d’un homme de Bagdad »). Le titre a varié en fonction des traducteurs, on a l’impression que chacun d’eux s’est évertué à en inventer un, et, ce faisant, à mettre l’accent sur telle ou telle des composantes du conte.

Un homme de Bagdad perd ses biens. Une nuit, une voix lui annonce en songe que sa fortune se trouve au Caire et lui enjoint de s’y rendre. Lorsqu’il y arrive, il décide de passer la nuit dans une mosquée. « Une maison se trouvait tout près, et le Très-Haut avait décidé qu’un groupe de voleurs y entreraient en passant par la mosquée. » Réveillés, les habitants de la maison donnent l’alerte. Le gouverneur arrive avec sa garde et, les voleurs ayant pris la fuite, il se saisit du Bagdadien, le roue de coups et le jette en prison. Trois jours plus tard il le fait comparaître et l’interroge sur la raison de sa présence au Caire. Lorsque le Bagdadien lui raconte son songe et ajoute qu’en fait de fortune il n’a trouvé que des coups de bâton, il rit pour de bon: « Pauvre sot, dit-il, j’ai vu, moi, en songe, et par trois fois, quelqu’un qui me disait qu’il y avait à Bagdad, en tel quartier, telle maison ainsi faite, avec une cour et un petit jardin au bout duquel est une fontaine et, là-dessous, une fortune considérable : je n’avais qu’à me rendre sur les lieux et la prendre. »

Il lui donne ensuite un peu d’argent et le renvoie dans son pays. Le Bagdadien se rend compte de sa bonne chance. « La maison décrite par le gouverneur était celle-là même où il vivait. Il creusa sous la fontaine et y découvrit une fortune qui lui permit, par la grâce de Dieu, de vivre largement. »



*

Comme beaucoup d’autres histoires des Mille et Une Nuits, celle-ci s’ouvre sur l’évocation d’un homme qui perd les biens dont il était détenteur. Ce personnage, un Bagdadien, reçoit durant son sommeil un appel (ou un ordre) que lui adresse une voix nocturne. La voix de qui ? Ce n’est pas précisé, il est juste question d’un « locuteur » (qâ’il). Est-ce « celui qui ne dort pas » ? Est-ce un simple messager, mais si c’en est un, qui l’a chargé de délivrer le message ? N’oublions pas aussi qu’un rêve peut être d’origine démoniaque ; ce n’est visiblement pas le cas dans notre récit : sa conclusion attribue l’enrichissement du rêveur à une faveur divine.

La désignation du locuteur varie selon les versions. Dans celle de Lane, c’est a person ; dans celle de Richard Burton, a speaker ; dans celle de Gustav Weil, jemand, « quelqu’un » ; chez Borges, « un homme tout mouillé qui sortit de sa bouche une pièce d’or » ; chez Bencheikh et Miquel, « une forme » dans le premier songe, et, dans le second, « quelqu’un » ; enfin chez Marina Warner, « a form ». Quoi qu’il en soit de l’identité du locuteur, promesse est faite au Bagdadien ruiné de trouver une fortune au Caire. Il part en Égypte sans se poser de questions, il accorde crédit à la voix, mais ne met personne dans la confidence, le songe reçu est un secret qu’il n’a pas l’intention de partager, et il est à parier que, le trésor découvert, il ne le partagera pas non plus. Un trésor ne se partage pas : c’est ce que nous disent tant d’histoires.

La discrétion du Bagdadien est-elle due à sa conviction d’être l’objet d’une élection, de bénéficier d’une grâce divine ? Le silence serait alors destiné à le préserver de la vanité et de la démesure. À moins que son attitude ne s’explique par la crainte de s’exposer à la moquerie et au mépris. Rappelons-nous : lors de sa première sortie, Don Quichotte, qui tient pour vrais les romans de chevalerie, ne met personne au courant de son projet de devenir chevalier errant. Il quitte sa maison par la porte de la basse-cour . . . Mais c’est peut-être la crainte de l’envie qui oblige le Bagdadien à se taire. On se souvient à ce propos de l’histoire de Joseph : lorsqu’il fait part de son rêve à son père (« J’ai vu onze étoiles et le soleil et la lune qui m’adoraient »), celui-ci lui recommande de ne pas en parler : « Garde toi bien de raconter ton songe à tes frères, de peur qu’ils n’imaginent contre toi quelque artifice » (Coran, XII, « Joseph », 4–5).

Seul avec la voix, le rêveur de Bagdad le demeurera jusqu’à sa rencontre avec le gouverneur. C’est alors, comme on lit dans la version de Borges, qu’il « choisit de dire la vérité », précision qui ne se trouve ni dans le texte arabe ni dans une autre version. Selon toute vraisemblance, il n’a à ce moment-là plus de raison de redouter l’envie : son rêve est tombé en ruines et il doit reconnaître, non sans humour, qu’en fait de fortune, il n’a reçu que des coups de bâton. Sans doute estime-t-il avoir été victime d’une fausse promesse.

On pourrait en effet penser que le locuteur s’est joué de lui ; plus encore, on pourrait penser que ce souffleur s’est trompé, qu’il ignorait où se trouve le trésor . . . On nous objectera qu’il ne s’est pas mépris lorsqu’il s’est adressé au rêveur du Caire : ne lui a-t-il pas indiqué l’emplacement exact du trésor dans la maison du Bagdadien ? En tout état de cause, l’attitude ambiguë du locuteur laisse perplexe : à l’un il tient un discours mensonger, à l’autre un discours véridique. Il égare le crédule et il se montre très précis avec l’incrédule. Pourquoi agit-il de la sorte ?

Nous avons supposé jusqu’à présent qu’il s’agit, dans les deux rêves, d’un locuteur unique. Mais est-ce la même voix qui s’adresse à l’un et à l’autre ? Et s’il s’agissait en fait de deux locuteurs distincts ? Et si, d’une façon générale, il y avait pour chaque individu un interlocuteur surnaturel, un démon accompagnateur ? Que l’on pense aux poètes arabes de l’âge archaïque : selon la croyance commune d’alors, chacun d’eux était habité par un démon (shaytân) qui lui soufflait ses vers. Le démon souffleur portait même un nom : Mishal pour le poète Al-A‘sha, ‘Amr pour le poète Al-Farazdaq. Il faut ainsi être deux pour composer un poème, il faut être deux, ajouterait-on, pour combiner un rêve, et deux pour trouver un trésor. Dans ce contexte, les deux locuteurs nocturnes apparaissent comme des génies inspirateurs, des souffleurs de rêves, l’un incertain et retors, l’autre crédible et fiable. (Il va sans dire que dans un monde désenchanté, on fera fi des démons et on ramènera tout à l’inconscient. Tout au plus s’amusera-t-on aujourd’hui à faire un développement sur le thème du double.)

Mais ne sommes-nous pas en train d’accabler le premier souffleur en supposant qu’il a dupé le Bagdadien endormi ? Ne cherche-t-il pas plutôt à le mettre à l’épreuve, à tester sa foi ? Nous voilà insensiblement renvoyés à un autre songe, à une autre mise à l’épreuve, Abraham recevant l’ordre de sacrifier son fils. On se souvient du revirement intervenu au dernier moment et du discours adressé à Abraham dans le Coran : « Tu as cru à ta vision, et voici comment nous récompensons les vertueux. Certes, c’était une épreuve décisive. » (Coran, XXXVII, « Les Rangs », 104–106.) Pour avoir cru à sa vision, le Bagdadien recevra lui aussi une récompense ; ainsi, le souffleur ne lui a pas menti, il l’a mené au trésor, certes par un détour, la rencontre avec le gouverneur du Caire. L’homme de foi l’a emporté au bout du compte. De tous les chevaliers, c’est Parsifal, le naïf, qui découvre le Graal.

Le rêveur de Bagdad a pourtant été traité de pauvre sot, littéralement « d’homme de peu de raison » (qalîl al-‘aql), par le rêveur du Caire. Ce dernier, autoritaire et dur, paraît au début plutôt antipathique, mais à la réflexion, il se manifeste sous un autre jour. N’est-il pas l’homme qui rit, qui se rit des songes ? Il se meut en effet dans un monde où le rêve n’a, à ses yeux, aucune valeur, simple illusion à écarter sans autre forme de procès. On ne la lui fait pas, ce n’est pas un songe qui le troublera, aussi a-t-il refusé d’écouter la voix nocturne et de se rendre à Bagdad. Il est néanmoins le perdant dans l’affaire et, à ce titre, il mérite quelque compassion. Pour autant, il n’est pas vraiment à plaindre, sa fortune est au Caire, chez lui, il vit largement, contrairement au Bagdadien qui est ruiné et dans le besoin.

Mais ce qui le rend quelque peu pathétique, c’est qu’il ne connaît pas et ne connaîtra jamais le fin mot de l’histoire, de son histoire. Son souffleur sait, le Bagdadien finira par savoir, le lecteur à son tour sera mis au courant. Lui ne sait pas car il est incapable de se dépasser, de se déplacer, d’aller au-delà de lui-même. Il ne se quitte pas, ne quitte pas son chez soi. Et personne ne peut rien pour lui, à commencer par le souffleur nocturne qui s’obstine à vouloir le gouverner, alors que, lui, tient à se prendre en charge, à être son propre gouverneur (wâlî), ce qu’il est au demeurant par sa fonction. Le souffleur nocturne, fait digne d’être noté, semble avoir un faible pour lui, il revient à la charge, se montre insistant, frappe trois fois à sa porte. Peine perdue : il lui oppose une fin de non-recevoir et refuse résolument de croire au message, tout comme les impies coraniques qui persistent dans leur aveuglement. Il ne se dit pas : Et si je m’étais trompé ! C’est, pourrait-on dire, un homme qui rejette catégoriquement le pari de Pascal.

On dira qu’il a péché par ignorance. Or, tout en étant ignorant, il bénéficie paradoxalement d’un savoir. Consciemment il ne sait pas, inconsciemment il sait : n’a-t-il pas reçu le véritable songe, la vision qui se révèlera juste ? De façon étrange, au moment même où il affirme que le rêve est un mensonge, et le trésor une chimère, il indique l’endroit exact où il est indubitablement enfoui. N’est-ce pas lui qui en fait la description au Bagdadien ? En lui intimant l’ordre de renoncer à son rêve, de rebrousser chemin, de s’en retourner chez lui, ne se révèle-t-il pas un souffleur véridique et un guide infaillible ? Dédaigneux mais charitable, il lui remet quelque monnaie, viatique pour le retour, à valoir sur la fortune future. En fin de compte, il lui fait don d’un trésor, de son propre trésor.



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Que penser maintenant de l’épisode des voleurs ? En quoi est-il pertinent, et même important, dans le conte ? A première vue, si on le supprimait, la structure de l’histoire n’en serait pas sérieusement affectée. La rencontre des deux rêveurs pourrait assurément être motivée différemment, comme chez l’écrivain roumain Nicolae Davidescu qui, dans sa reprise du conte, place la scène dans la boutique d’un barbier. Cela dit, cet épisode qui semble contingent est néanmoins déterminant, et ce pour plusieurs raisons. En passant par la mosquée, lieu de communication avec le divin, en creusant le mur de la maison voisine, les voleurs convoitent des biens appartenant à autrui, ils sont aussi, à leur manière, à la recherche d’un trésor. Quelle voix les inspire, eux ? Cela reste indéterminé . . . Néanmoins, le conte attribue leur présence dans la mosquée à un décret divin. Mais ce n’est pas tout : l’épisode renvoie imperceptiblement à une autre histoire, celle de Joseph.

Ce qui m’y a orienté est une expression employée par le second rêveur pour désigner avec mépris le songe du premier : adghâthu ahlâmin. Lane la rend par « confused dreams », Bencheikh et Miquel par « vision, chimère ». Dans son Dictionnaire arabe-français, Kasimirski la traduit ainsi : « Un tas de songes incohérents, confus, difficiles à suivre et à expliquer ». À signaler qu’elle est deux fois utilisée dans le Coran (je n’ai pas souvenir de l’avoir rencontrée dans la poésie préislamique ou dans celle contemporaine de la Révélation). Elle est mentionnée dans la sourate « Les Prophètes », dans un passage où les impies se détournent du message transmis par l’Envoyé et s’en moquent. « Bien plus, ils disent : Ce n’est qu’un amas de rêves (adghâthu ahlâmin) ; c’est lui qui a inventé le Coran ; c’est un poète» (Coran, XXI, « Les Prophètes », 5). Dans la sourate « Joseph », adghâthu ahlâmin est la réponse des grands d’Égypte à la vision par le roi des sept vaches grasses et des sept vaches maigres. Il est à noter que, si Joseph doit, à la demande de Jacob, taire son rêve, le roi d’Égypte, lui, énonce le sien et le publie. À la demande qu’il leur adresse : « Expliquez-moi ma vision, si vous savez expliquer les songes », ils lui répondent : « Ce sont là des fantômes, des songes (adghâthu ahlâmin), nous n’entendons rien à l’explication des songes » (Coran, XII, 44).

Il est également question, dans l’histoire de Joseph, d’un vol, celui de la coupe d’argent . . . Du reste, les frères de Joseph s’estiment victimes du partage inéquitable de l’amour de leur père, Joseph passant à leurs yeux pour accaparer l’attention paternelle ; en bref, ils le considèrent comme un voleur d’amour. Le Bagdadien, quant à lui, a été pris, à tort, pour un voleur. Le voleur de Bagdad . . . Accusé injustement, il est jeté, tout comme l’a été Joseph, quoique pour une autre raison. En outre, l’un raconte son rêve au gouverneur du Caire, l’autre interprète celui du roi d’Égypte ; le rêve et son interprétation sont au cœur des deux histoires. Enfin, au Bagdadien échoit un trésor, à Joseph l’intendance des magasins de la terre. Parce qu’ils n’ont pas douté, ils sont tous les deux récompensés.

Au bout du compte, le voleur de Bagdad n’en est pas un. Il n’a pas pris un bien appartenant à autrui, le trésor se trouve dans sa propre maison. Pour autant, il n’est pas tout à fait innocent, car il a, d’une certaine façon, dérobé quelque chose : le rêve du gouverneur. Un voleur de rêve, voilà ce qu’il est. Le voleur de Bagdad a dérobé un rêve, une vision. Il a du reste reçu du gouverneur son châtiment à l’avance. Il y a des cas, mais ils doivent être bien rares, où la punition précède le méfait.



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Dans sa version de l’histoire, Borges inverse la direction du chemin parcouru par le premier rêveur. Non plus de l’Orient vers l’Occident, mais de l’Occident vers l’Orient. Il s’agit cette fois d’un homme du Caire à qui la voix ordonne d’aller à Ispahan, en Perse, un peu plus loin donc que Bagdad. Autre fait remarquable, Borges place le nom d’un narrateur en tête de sa version : « L’historien al-Ixaqui relate cet événement : [ . . . ]. » S’agissant de l’auteur argentin, comment ne pas soupçonner que, tout en évoquant al-Ishâqî (sous le règne d’al-Ma’mûn), il avait en vue un autre historien arabe, Sidi Ahmed Benengeli, le supposé auteur de Don Quichotte ?

Alors que les deux rêveurs sont anonymes dans le texte arabe, chez Borges en revanche, un nom est attribué au premier : Mohammed el Magrebi. Le second demeure anonyme, ce qui, dans un certain sens, réduit son rôle et en fait un personnage secondaire. On pourrait se demander pourquoi Borges a choisi ce nom, peu fréquent dans les Nuits. Cherchait-il à accentuer le caractère prémonitoire ou prophétique du rêve ? Avait-il en vue le récit du Mi‘râj, le voyage nocturne et l’ascension du prophète Muhammad ? En tout cas, le simple fait de dire « el Magrebi » fait ressortir l’opposition Maghreb / Mashreq, Occident / Orient. Peut-être Borges fait-il aussi écho à une vieille représentation, illustrée par plusieurs contes des Nuits, qui fait du Maghreb le pays des magiciens et des trésors enfouis.

Mais ce qui demeure énigmatique chez Borges, c’est la description qu’il fait du souffleur : le premier rêveur « vit en songe un homme tout mouillé qui sortit de sa bouche une pièce d’or et qui lui dit : Ta fortune est en Perse [. . .] ». Selon Évanghélia Stead, c’est une préfiguration du trésor qui se trouve sous une fontaine. Il est à noter que cet homme à la bouche d’or n’apparait pas dans le songe du second rêveur. Fait remarquable, celui-ci, toujours chez Borges, n’entend pas une parole, il voit une image, une scène muette, l’emplacement du trésor dans la maison du premier rêveur.

À ce propos, Borges introduit un détail qui, dans le texte arabe, n’est pas explicitement mentionné, à savoir que le premier rêveur, ruiné, perd toutes ses richesses, « à l’exception de la maison de son père ». Or, c’est de retour chez lui, chez son père en quelque sorte, qu’il découvre le trésor. Un double retour, d’une part à la maison paternelle, d’autre part à la richesse dont il jouissait initialement. Dans la version de Marina Warner cependant, pour faire bonne mesure, la maison est celle de la mère.

La maison, le chez soi . . . Sindbâd, ayant gaspillé ses biens, se souvient d’une parole de son père, qui le poussera à voyager et à faire fortune. « Je me souvins d’une parole que j’avais entendue dans la bouche de mon père. Elle avait été dite par Salomon [. . .] : “Trois choses sont préférables à trois choses : le jour de la mort à celui de la naissance ; un chien vivant à un lion mort ; la tombe au dénuement.” » Une voix dans les deux situations : celle du père mort dans le cas de Sindbâd, celle d’un locuteur inconnu dans le rêve de l’homme de Bagdad.

Un trésor n’est jamais là où on croit qu’il est : on commence toujours, sur la foi d’un rêve, ou d’un manuscrit, par creuser au mauvais endroit. Le Scarabée d’or d’Edgar Poe, L’Île au trésor de Stevenson . . . Mais comment ne pas penser, exemple décisif, au capitaine Archibald Haddock qui part à la recherche du trésor de Rakham le Rouge, et qui, après avoir fouillé le sol des îles et le fond des mers, s’en retourne bredouille et confus ? Où ? À Moulinsart en définitive, au château de son ancêtre, le chevalier de Hadoque, où, dans la crypte, il trouve en compagnie de Tintin le trésor du pirate.


“Le songe d’une nuit de bagdad” by Abdelfattah Kilito is from Celui qu’on cherche habite à côté : Dix contes (Éditions la Croisée des Chemins : Casablanca, 2017).