Baby-sitter
Catherine Léger
ACTE 1
SCÈNE 1.
Au salon, le matin.
Au centre, assis sur le divan, CÉDRIC en pantalon Adidas et t-shirt blanc. D’un côté, NADINE qui vient de se lever, de l’autre, JEAN-MICHEL qui arrive du Starbucks.
CÉDRIC discute avec NADINE et JEAN-MICHEL en alternance ; quand un parle, l’autre n’existe plus.
NADINE: Fourre-la dans le cul?
CÉDRIC: C’est une expression.
NADINE: Super.
CÉDRIC: Comme dans . . .
(Il cherche, NADINE ne l’aide pas, le fixe.)
CÉDRIC: Je le sais pas là . . . Comme dans plein d’expressions . . .
NADINE: Comme dans fourre-la dans le cul.
CÉDRIC: Exactement.
NADINE: T’étais-tu saoul?
CÉDRIC: Pas vraiment non.
NADINE: T’avais bu quoi?
CÉDRIC: Cinq-six bières.
NADINE: Quand même.
CÉDRIC: J’étais au football avec Tessier pis les gars de la job.
NADINE: Pis tu savais que t’étais filmé?
CÉDRIC: C’est ça le but, c’est de le dire en direct à télé. Je serais pas aller dire ça juste de même, à n’importe qui, pas de contexte fuck all, fourre-la dans le cul . . .
NADINE: Non c’est sûr, ça, ça aurait été cave.
CÉDRIC: C’est un stunt. Ça s’appelle Fuck her right in the pussy. C’est viral aux États. En Angleterre, y leur mettent des vibrateurs dins oreilles.
NADINE: Dins oreilles de qui?
CÉDRIC: Des journalistes.
(Temps. NADINE ne comprend pas.)
CÉDRIC: Si je te le dis que c’est drôle.
JEAN-MICHEL (à CÉDRIC): Je vais parler de toi dans ma prochaine chronique.
CÉDRIC (content): Pour vrai?
JEAN-MICHEL: Je vais écrire que c’est une bonne chose que t’ailles perdu ta job.
CÉDRIC (déçu): J’ai juste été suspendu, mais c’est correct t’écris ce que tu veux.
JEAN-MICHEL: Je vais dire que j’approuve Hydro-Québec dans sa décision.
CÉDRIC: Cool.
JEAN-MICHEL: Pis à la fin du texte, je vais dire que t’es mon frère.
CÉDRIC: C’est comme un punch.
JEAN-MICHEL: C’est la vérité.
CÉDRIC: Genre t’es tellement moralement bon, que tu t’en crisses que ton frère perde sa job, c’est le principe qui compte.
JEAN-MICHEL: En tant qu’homme québécois, je suis fier qu’Hydro-Québec rejette ta misogynie.
CÉDRIC: C’était une joke!
JEAN-MICHEL: Imagine que t’es en train de parler à un gars, un gros gars, là. Pis y a un autre gars qui dit à ce gars-là, en parlant de toi. « Encule-lé » « Encule-lé jusqu’à temps qui saigne ».
CÉDRIC: T’exagères.
JEAN-MICHEL: C’est ça que t’as fait.
CÉDRIC: « Jusqu’à temps qu’y saigne ». Come on.
JEAN-MICHEL: Parce qu’y a deux catégories de viol dans ta tête, quand ça saigne c’est pire que quand ça saigne pas.
CÉDRIC: Qui qui parle de viol?
JEAN-MICHEL: T’as lancé une invitation à tous de fourrer une fille dans le cul, sans son consentement, ça s’appelle du viol.
CÉDRIC: C’était une joke.
JEAN-MICHEL: Une joke de viol.
CÉDRIC: Une joke de dire quelque chose de vulgaire en direct à télé . . .
JEAN-MICHEL: Tu sais qu’il y a une femme sur trois qui est victime d’agression sexuelle dans sa vie? C’est 33 pourcent des femmes, ça. As-tu pensé à ces femmes-là? As-tu pensé à Sophie?
CÉDRIC: Sophie! Ça fait comme cinq ans que vous êtes pus ensemble. T’as eu je le sais pus combien de blonde depuis ce temps-là.
JEAN-MICHEL: Ça fait quoi? Ça efface-tu le fait qu’a s’est fait violer par son grand-père? Pense à ça. Pense aux femmes qui ont été agressées, qui ont toujours un peu peur, c’est normal, on aurait peur à moins . . . Penses-tu qu’y trouvent ça drôle eux-autres des jokes de viol?
CÉDRIC: Non.
JEAN-MICHEL: Pis les femmes qui ont pas été agressées mais qui les connaissent les statistiques, eux-autres aussi . . . Je veux dire, trouverais-tu ça drôle, toi, une joke d’un gars qui te défonce l’anus, si tu savais qui a une chance sur trois que ça t’arrive dans ta vie?
CÉDRIC: Ben non.
(Temps. JEAN-MICHEL se calme.)
JEAN-MICHEL: Nadine qu’est-ce qu’a dit?
CÉDRIC: Rien.
JEAN-MICHEL: A devrait te crisser là.
CÉDRIC: Ça, ça te ferait une bonne chronique. « Sa blonde le crisse-là. Bonne affaire. Pis je dis ça même si c’est mon frère. »
JEAN-MICHEL: Pis tu continues de faire des jokes.
CÉDRIC: Qu’est-ce tu veux que je fasse? Que je me tire une balle?
JEAN-MICHEL: Entre arrêter de faire des jokes pis te tirer une balle y a toute une gamme d’activités à explorer.
CÉDRIC: « Il se suicide. C’était mérité. Et je dis ça même si c’était mon frère. »
NADINE: Faudrait que t’essaies de faire enlever la vidéo de sur you tube.
CÉDRIC: Je pense pas que je peux.
NADINE: Essaye.
CÉDRIC: Je vois pas pourquoi je ferais ça.
NADINE (c’est une évidence): Pour que le moins de monde possible la voient.
CÉDRIC: Tu vois, c’est là qu’on n’est pas d’accord. Moi, je pense que plus y a de monde qui la voit la vidéo mieux c’est.
NADINE: « Un employé d’Hydro-Québec insulte Chantal Machabée en direct » tu trouves que c’est une bonne chose que les gens voient ça?
CÉDRIC: Une vidéo qui est vue par 200 000 personnes, en même pas 24 heures, je suis pas un expert, mais à mon avis, c’est pas rien, à mon avis ça vaut quelque chose.
NADINE: Je pense pas non.
CÉDRIC: On va voir ce qui va se passer.
NADINE: Y se passera rien.
CÉDRIC: 200 000 câlisse!
NADINE: Tu vas peut-être être invité à Denis Lévesque.
JEAN-MICHEL: Honnêtement t’as toujours été misogyne.
CÉDRIC: Fuck all.
JEAN-MICHEL: T’as eu combien d’avortement?
CÉDRIC: Arrête de me parler comme si j’étais une fille.
JEAN-MICHEL: Combien?
CÉDRIC: J’ai jamais eu d’avortement! J’ai mis des filles enceintes qui se sont fait avortées, c’est pas pareil.
JEAN-MICHEL: Fais juste me dire combien.
CÉDRIC: Je le sais-tu, moi . . . Cinq?
JEAN-MICHEL (il rit): Ga l’autre, cinq.
CÉDRIC: Anyway, ça a pas rapport.
JEAN-MICHEL: Au moins neuf.
CÉDRIC: Neuf, là, wo.
NADINE: On dirait que t’es fier.
CÉDRIC: Fier, non, surpris, oui. Curieux de voir ce qui va se passer, oui.
NADINE: Ok, fait que c’est ça. T’es une vedette dans ta tête.
CÉDRIC: Ben sérieux, un peu.
JEAN-MICHEL (compte sur ses doigts): Annabelle.
La petite avec les grosses boules qui portaient tout le temps un t-shirt de Nirvana.
CÉDRIC: Annick.
JEAN-MICHEL: Annick.
Solange, la française.
La prof de yoga.
CÉDRIC: Elle, sérieux, a couchait avec tout le monde, c’est même pas sûr que c’était moi qui . . .
JEAN-MICHEL: A l’avait un nom de prof de yoga.
CÉDRIC: Marie-Soleil.
JEAN-MICHEL: Brigitte.
Sonia.
CÉDRIC (à NADINE): Admettons, là, fais juste imaginer que je te dis, chérie, fait quelque chose mets-le sur you tube pis essaie d’avoir 200 000 visionnements. Même pas 200 000. Juste 10 000. Juste 1000. Je veux dire, je m’excuse, mais tu seras pas capable.
NADINE: Si je fais un meurtre en direct je serais capable.
CÉDRIC: Ok laisse faire, tu fais exprès.
JEAN-MICHEL: Véro.
L’ex de ton boss, là . . . Alexandra . . .
CÉDRIC (l’avait oublié): Mm.
JEAN-MICHEL: Lori.
CÉDRIC: Ben c’est ça on est rendu à neuf.
JEAN-MICHEL: Pis Nadine deux fois, on est rendu à onze.
CÉDRIC: Ouain, ben Nadine . . . On en a un enfant, là.
NADINE: As-tu vu les commentaires des gars?
(Elle sort son iPhone pour lire les commentaires, mais a du mal à se concentrer sur son iPhone, trop prise par la conversation.)
CÉDRIC: Ben oui, les gars trouvent ça drôle pis les filles sont frustrées.
NADINE: Les filles trouvent ça cave.
CÉDRIC: Regarde, je le sais que c’est pas respectueux, mais un moment donné c’est juste une joke. Ça commence à ressembler à de la rectitude politique votre affaire.
NADINE: Comment « votre affaire »? C’est qui « vous »?
CÉDRIC: Vous autres, là . . . Les filles. Toi. Ma bosse chez Hydro-Québec.
NADINE: Y a pas juste les filles qui trouvent ça cave, y a des gars aussi.
CÉDRIC: Ok d’abord c’est quoi le problème? Pourquoi tu me dis as-tu lu les commentaires des gars? Les gars me trouvent cave. Les filles me trouvent cave. Tout le monde me trouve cave. Honnêtement je le sais pus de quoi on parle là. Pis je vois pas comment Hydro-Québec peut me mettre dehors à cause d’une vidéo! Je veux dire on est au Québec. La liberté d’expression, non?
NADINE: Fais juste lire les commentaires.
CÉDRIC (à JEAN-MICHEL): J’ai jamais forcé une fille à faire quoi que ce soit. Pis j’étais là, je prenais une journée de congé pour aller à la clinique pis j’ai même payé quand c’était semi-privé . . . La française a l’avait pas d’assurance-maladie, fait que, han? Ça a couté un bras.
JEAN-MICHEL: T’aurais pus juste mettre des capotes aussi.
CÉDRIC: J’en mettais des capotes.
JEAN-MICHEL: Ces fois-là, en tout cas, t’en n’as pas mis.
CÉDRIC: Ben non.
JEAN-MICHEL: Pourquoi?
CÉDRIC: Je le sais pas. Parce qu’y me l’ont pas demandé!
JEAN-MICHEL: Pis pourquoi qu’y te l’ont pas demandé?
CÉDRIC (rit): Je suis peut-être misogyne, mais toi, tu dois être poche en criss si quand tu baises une fille a pense juste à te demander de mettre une capote.
JEAN-MICHEL: T’en don, han? Viril. T’as pus de job, mais tu sais fourrer.
NADINE (lit sur son iPhone): « C’est vrai que je la fourrerais dans le cul celle-là pour par y voir la face. » (Elle scanne les commentaires, s’arrête plus loin.) « C’est juste une joke grosse conne, relaxe. » (Continue de scanner.) « T’es jalouse parce que t’es trop laide y a personne qui te toucherait même avec une pôle de 12 pieds. »
JEAN-MICHEL: Moi je pense que t’as pas mis de capote, parce que tu t’en crisses des filles qui sont pognées pour se faire avorter. Que les filles te demandent pas de mettre des capotes, parce que les filles ont peur d’être gossantes, pis les filles ont peur d’être gossantes parce qu’y a tout le temps des colons comme toi pour leur rappeler que c’est don gossant de faire chier un gars qui veut juste avoir du fun, regarder la game tranquille, faire des jokes de viol, fourrer pas de capote . . .
CÉDRIC: J’ai une petite de 5 mois, là. Fait que capote, pas capote, y se passe pus grand chose, anyway.
NADINE (lit toujours sur son iPhone): « Féministes en manque qui gueulent pas capables de prendre une joke, un moment donné ça va faire. »
JEAN-MICHEL: Ben c’est ça, c’est exactement ça.
NADINE: « Haha trop drôle la face qu’a fait, ça parait qu’a n’a déjà eu une dans le cul, l’estie de cochonne. »
JEAN-MICHEL: T’es frustré sexuellement fait que tu vas te saouler la yeule avec tes chums aux Alouettes. T’en as besoin. C’est normal. T’es stressé. La petite, la job, ta blonde . . .
NADINE: « Si t’as pas d’humour, décâlisse. »
JEAN-MICHEL: Ça fait du bien de sortir. Pis t’as du fun, ça fait longtemps que t’as pas eu de fun de même, pis fuck it, estie, tu fais une joke de viol. Pourquoi pas? Y a rien là, c’est juste une joke. Mais ça te fait du bien pareil de la sortir la joke, pis tu la sors comme à fond, pis c’est juste une joke . . . Mais en même temps, entre toi pis moi, si tu t’écoutais, là, t’en fourrerais une dans le cul solide, pareil, han? Non, mais pour vrai. N’importe laquelle, tu t’en crisses, tu veux juste que . . . Que ça sorte toute la pression. Pis tu regardes les filles au stade, y ont genre 20 ans, y sont su le party, y puent le sexe, sérieux, c’est-tu de ta faute si quand t’es regardes t’as envie de fourrer? Y s’habillent exprès pour que quand t’es regardes t’ailles envie de fourrer. Un moment donné, y a une limite à ce qu’un gars peut se retenir! Fait que on s’entend-tu que si y sort une joke un peu déplacée, comme crisser y patience. C’est toujours ben juste une joke. Y a rien là. Considérée vous chanceuses, ça aurait pus être ben pire.
NADINE: « Toutes des putes anyway. Lol. »
(CÉDRIC encaisse.)
SCÈNE 2.
Le salon, la nuit.
CÉDRIC regarde le vidéo de lui en boucle, son visage est éclairé par la lumière de son iPhone.
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Donc on pourrait s’attendre à un style de jeu différent ce soir pour les Alouettes . . .
VOIX DE CÉDRIC DANS LE VIDÉO (saoul, crie, l’interrompt): « Fourre-la dans le cuuuuuuuul! »
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Bon, ça l’air qu’y a du monde qui ont commencé à fêter de bonne heure . . .
VOIX DE L’INTERVIEWÉ (en même temps): Laisse-la tranquille.
VOIX DE CÉDRIC DANS LE VIDÉO (de plus loin): Fourre. La. Dans. Le. Cul.
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Ben voyons.
(NADINE traverse le salon, en long t-shirt, endormie, elle va à la cuisine.)
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Donc on pourrait s’attendre à un style de jeu différent ce soir pour les Alouettes . . .
VOIX DE CÉDRIC DANS LE VIDÉO (saoul, crie, l’interrompt): « Fourre-la dans le cuuuuuuuul! »
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Bon, ça l’air qu’y a du monde qui ont commencé à fêter de bonne heure . . .
VOIX DE L’INTERVIEWÉ (en même temps): Laisse-la tranquille.
VOIX DE CÉDRIC DANS LE VIDÉO (de plus loin): Fourre. La. Dans. Le. Cul.
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Ben voyons.
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Donc on pourrait s’attendre à un style de jeu différent ce soir pour les Alouettes . . .
VOIX DE CÉDRIC DANS LE VIDÉO (saoul, crie, l’interrompt): « Fourre-la dans le cuuuuuuuul! »
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Bon, ça l’air qu’y a du monde qui ont commencé à fêter de bonne heure . . .
VOIX DE L’INTERVIEWÉ (en même temps): Laisse-la tranquille.
VOIX DE CÉDRIC DANS LE VIDÉO (de plus loin): Fourre. La. Dans. Le. Cul.
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Ben voyons.
(NADINE revient de la cuisine avec un verre d’eau.)
NADINE: T’es rendu à combien de visionnements?
CÉDRIC: 205 899.
NADINE: Ça stagne.
CÉDRIC: J’ai parlé à Tessier. Y dit que je devrais faire des excuses publiques pis que le syndicat pourrait peut-être m’aider.
NADINE: Bon, ben c’est parfait.
CÉDRIC: Mm. (Temps.) Penses-tu que j’essaie de me saboter?
NADINE: T’étais saoul.
CÉDRIC: J’étais pas si saoul que ça.
NADINE: Pis y a l’effet de foule.
CÉDRIC: Non, mais inconsciemment.
NADINE: Pourquoi t’essaierais de te saboter?
CÉDRIC: Aucune idée.
NADINE: Bon.
CÉDRIC (orgueilleux): Jean-Michel pense que . . . que je serais peut-être un peu . . . sexiste, genre.
NADINE (elle n’aime pas JEAN-MICHEL): Oui ben là, c’est sur, c’est Jean-Michel . . .
CÉDRIC: Quand même, je pense pas que je suis prêt.
NADINE: Prêt?
CÉDRIC: À faire des excuses.
NADINE (n’en revient pas): Quoi?
CÉDRIC: Je comprends même pas ce qui s’est passé!
NADINE: Y s’est rien passé. Garde ça simple. T’as fait une connerie. Tu t’excuses. Tu retournes travailler. Pis c’est fini.
CÉDRIC: Je pense que j’ai besoin de temps.
NADINE: Du temps pour faire quoi?
CÉDRIC: Qu’est-ce que je vais dire à Léa quand a va être grande?
NADINE: On s’en crisse. Léa! A l’a 5 mois!
CÉDRIC: Oui mais dans 10 ans. Quand a va être à l’école. Quand a va être la fille du gars qui a dit « fourre-la dans le cul » au Québec au grand complet . . . Je vas y dire quoi à Léa?
NADINE: Y a pus personne qui va parler de ça dans 10 ans!
CÉDRIC: Je pense juste que ça serait important que je prenne le temps de réfléchir pour une fois dans ma vie.
NADINE (cache mal son exaspération): T’as juste à t’excuser! « Je m’excuse. J’étais saoul. » Point.
CÉDRIC: C’est pas si simple que ça.
NADINE: C’est très simple.
CÉDRIC: Je veux juste . . .
NADINE: Quoi?
CÉDRIC: Juste prendre mon temps.
NADINE (découragement contenu): Ok. Comme tu veux.
(Elle sort. Temps. CÉDRIC ne bouge pas, puis repart son vidéo.)
VOIX D’UNE JOURNALISTE SPORTIVE DANS LE VIDÉO: Donc on pourrait s’attendre à un style de jeu différent ce soir pour les Alouettes . . .
VOIX DE CÉDRIC DANS LE VIDÉO (saoul, crie, l’interrompt): « Fourre-la dans le cuuuuuuuul! »
(Le vidéo se mêle à un MONTAGE SONORE OU VISUEL D’EXTRAITS AUTHENTIQUES de FUCK HER RIGHT IN THE PUSSY.)
This translation was commissioned by Ohio Northern University.